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Jérôme, Débat entre un Luciférien et un Orthodoxe
Numéro de collection : 473
Titre : Débat entre un Luciférien et un Orthodoxe
Année de parution : 2003
ISBN : 2204071153
Domaine : Latin
Imprimeur : Imprimerie Chirat
Date de sortie : mars 2003
Prix du volume en euros : 28.00
Nombre de pages : 240
Etat du stock : 1207 en mars 2006

Œuvre contenue dans ce volume

  • Débat entre un Luciférien et un Orthodoxe (370 - 420)



Genre : Polémique
Langue originale : latin
Langue de transmission : latin

Résumé de l'œuvre :

L'édition du traité de JEROME, Débat entre un Luciférien et un Orthodoxe (Altercatio Luciferiani et Orthodoxi) est due à l'un des membres de notre équipe, Mlle Aline Canellis, maître de conférences à l'Université Lumière Lyon 2, qui a consacré sa thèse de doctorat à l'étude de cet ouvrage. Elle en a donné l'editio maior dans la série latine du Corpus Christianorum (CCSL 79 B) ; elle la reprend ici avec un apparat critique simplifié, en l'accompagnant d'une introduction, d'une traduction et de notes, conformément aux principes de la collection « Sources Chrétiennes ». Ce traité de Jérôme adopte la forme littéraire d'un dialogue ou plutôt celle d'un débat fictif entre un défenseur intransigeant de la foi de Nicée, dont Lucifer de Cagliari est la figure emblématique, et un Orthodoxe, derrière lequel on reconnaît sans peine Jérôme lui-même. Au terme de la discussion, l'Orthodoxe l'emporte, comme il se doit, sur son adversaire luciférien et le détourne de son erreur. Outre son intérêt pour l'histoire d'un genre littéraire, celui de l'altercatio, ce traité mérite de retenir l'attention de l'historien de la crise arienne : il constitue, en effet, avec la Supplique (Libellus precum) adressée à aux trois empereurs, Valentinien II, Théodose et Arcadius, par FAUSTIN et MARCELLIN, deux prêtres ultra-nicéens, l'une des nos deux principales sources d'information sur le « schisme luciférien ». Ces deux textes offrent, pour ainsi dire, l'envers et l'endroit d'une même histoire, le premier exposant le point de vue orthodoxe, le second celui des « lucifériens ».
Malgré sa condamnation officielle par le concile de Nicée (325), l'hérésie arienne n'allait pas tarder à redresser la tête, au point de gagner progressivement la presque totalité de l'Orient, puis une partie de l'Occident, grâce à la faveur rencontrée auprès de Constantin lui-même et au soutien que lui apportèrent ouvertement plusieurs de ses successeurs. Il suffit d'évoquer la multiplication des synodes et des conciles en l'espace de quelques années, la déposition et le bannissement d'un grand nombre d'évêques orthodoxes, en Orient et en Occident, les interventions autoritaires du pouvoir impérial, selon que leurs sympathies les portaient d'un côté ou de l'autre, les exils successifs d'Athanase d'Alexandrie ou celui d'Hilaire de Poitiers, pour mesurer l'importance de la crise. L'Église est profondément divisée : le parti arien l'emporte, mais sans parvenir à vaincre totalement la résistance des orthodoxes nicéens, sans pouvoir étouffer la voix de nombreux évêques exilés, dont celle de Lucifer de Cagliari. L'empereur arien Constance, autant pour des raisons politiques que doctrinales, souhaite le retour à l'unité de l'Église, suscite la réunion de conciles et tente de faire adopter une formule de foi capable de recueillir une large adhésion. Il a bien compris qu'il ne pourrait rien obtenir des ariens les plus extrêmes, ni des nicéens les plus intransigeants qu'il a condamnés à l'exil. Il lui faut trouver une formule de compromis. Elle le sera finalement, non sans difficultés et d'habiles manœuvres, en 359, par les conciles de Rimini et de Séleucie : c'est le triomphe du parti « homéen », le parti de ceux qui, tout en condamnant la doctrine d'Arius, ne reconnaissent pas la consubstantialité du Fils avec le Père et refusent pour cela le terme d'homoousios ; ils consentent seulement à dire le Fils semblable - homoios - au Père. Avec le soutien de l'empereur, les évêques orthodoxes encore en place sont remplacés par des évêques semi-ariens ou homéens. Mais Constance meurt en novembre 361 et Julien accède à l'empire. Celui que les chrétiens surnommeront bientôt « l'Apostat » rapporte aussitôt les mesures religieuses prises par son cousin Constance : les évêques exilés peuvent regagner leurs sièges.
Au printemps 362, Athanase, rentré à Alexandrie, y convoque un concile, dit « concile des Confesseurs », auquel est invité Lucifer de Cagliari. Ce dernier s'y fera représenter par deux diacres : il préfère se rendre à Antioche pour y mettre un terme, dit-il, aux divisions qui déchirent cette Église depuis l'exil de l'évêque nicéen Eustathe, auquel est resté fidèle un petit groupe de chrétiens dirigés par le prêtre Paulin, et l'élection de Mélèce, en remplacement du semi-arien Eudoxe. Tenu pour homéen au moment de son élection, Mélèce n'avait pas tardé à confesser la foi de Nicée, en présence même de l'empereur Constance, et, pour cela, à être aussitôt condamné à l'exil. De retour à Antioche, grâce aux mesures de l'empereur Julien, il reprend possession de son siège, au moment même où Lucifer de Cagliari, de manière tout à fait illégale et sans attendre les décisions du concile d'Alexandrie, consacre Paulin évêque d'Antioche. Loin de mettre un terme aux dissensions religieuses, Lucifer n'aura donc fait qu'envenimer la situation et consommer un schisme qui devait diviser pendant longtemps l'Église d'Antioche ! Les décisions du « concile des Confesseurs » allaient au contraire dans le sens de la réconciliation avec ceux qui avaient souscrit, parfois sans y voir malice, à la formule homéenne de Rimini-Constantinople. Tel était le message que le concile avait chargé Eusèbe de Verceil de transmettre à Lucifer de Cagliari. Ce dernier n'était pas disposé à le recevoir. Il refusa également d'avaliser la signature de ses deux diacres aux décisions du concile concernant l'Église d'Antioche. C'est dans la posture d'un nicéen intransigeant qu'il regagne la Sardaigne avant que l'on ne perde sa trace.
Comment son intégrisme fut-il à l'origine de la secte qui porte son nom ? On l'ignore. Les « lucifériens » ont beau récuser un sobriquet qui les assimile à une secte hérétique et se prétendre seulement les défenseurs de la foi de Nicée, mais dans son intégralité et sans compromission, ils n'en épousent pas moins les vues de Lucifer de Cagliari : comme lui, ils se montrent résolus à ne jamais transiger avec les évêques qui ont « pactisé » avec les ariens, autrement dit avec ceux qui ont souscrit à la formule de foi homéenne de Rimini. Leur attitude intransigeante s'étend même à ceux qui, conformément aux décisions prises par le « concile des Confesseurs » (362) ou par un Hilaire de Poitiers au concile de Paris en 360, ont considéré qu'il valait mieux, pour la paix et l'unité de l'Église, laisser en place de tels évêques plutôt que de les déposer et les soumettre à une pénitence publique. D'une certaine manière, ceux-là aussi cautionnent l'hérésie en admettant les « faillis » à la communion.
De ce fait, le débat imaginé par Jérôme entre un Luciférien et un Orthodoxe n'est pas à proprement parler un débat doctrinal. Dans la première partie, en effet, l'échange porte principalement sur des questions disciplinaires : les lucifériens ne font-ils pas preuve d'inconséquence quand ils prétendent priver de leur charge les évêques faillis, mais qu'ils admettent à la pénitence, sans les rebaptiser, les laïcs à qui ces mêmes évêques arianisants ont administré le baptême ? Autrement dit, quelle est la validité du baptême conféré par des schismatiques ou des hérétiques ? Après Tertullien et Cyprien de Carthage, dont il est tributaire, Jérôme rouvre à son tour le débat et fournit, du même coup, de précieux renseignements sur la liturgie du baptême au IVe siècle. Dans la seconde partie du traité, l'Orthodoxe reprend le débat d'un point de vue historique pour démontrer à un Luciférien, déjà à demi-convaincu, que les évêques de Rimini sont à bon droit reçus dans l'Église, puisqu'ils n'ont pas véritablement failli : leur bonne foi a seulement été surprise ! En témoignent les regrets qu'ils ont exprimés, en se disant « prêts à condamner à la fois leur signature antérieure et tous les blasphèmes des ariens ». Après avoir retracé les événements depuis le concile de Rimini jusqu'à celui d'Alexandrie, évoqué le retour des exilés et justifié leur attitude conciliante à l'égard des faillis - en contraste avec celle de Lucifer de Cagliari -, en rappelant comment, au lendemain du concile de Nicée, des ariens notoires ont été réintégrés dans l'Église, l'Orthodoxe invoque enfin l'autorité de Cyprien : dans un débat du même type, l'évêque de Carthage a privilégié, lui aussi, l'unité de l'Église. Le dialogue de Jérôme n'a pas d'autre but : inviter à la réconciliation ceux qui partagent en fait la même foi, inviter aussi à se garder d'un intégrisme qui est source de division, et tout aussi absurde que le serait une lecture fondamentaliste de l'Évangile s'il fallait, en prenant à la lettre les paroles du Christ en Matthieu 10, 10, décréter « qu'il ne faut pas recevoir dans l'Église  ceux qui ont des chaussures et deux tuniques » ! (J.-N. Guinot, 2003)

Jérôme, Débat entre un Luciférien et un Orthodoxe,
Altercatio Luciferiani et Orthodoxi – Alterc. ; Cl. CPL 608 ; PL 23, 155-182. ; CCL 79B
 
Tâche Avancement Ms remis Collaborateur
Texte original Terminé --Mme Aline CANELLIS
Apparat critique Terminé --Mme Aline CANELLIS
Traduction Terminé --Mme Aline CANELLIS
Introduction Terminé --Mme Aline CANELLIS
Annotation générale Terminé --Mme Aline CANELLIS
Apparat scripturaire Terminé --Mme Aline CANELLIS
Bibliographie Terminé --Mme Aline CANELLIS
Index scripturaire Terminé --Mme Aline CANELLIS
Index des noms propres Terminé --Mme Aline CANELLIS
Index des auteurs anciens Terminé --Mme Aline CANELLIS
Expertise Terminé --M. Paul MATTEI

Les errata mentionnés ci-dessous concernent la dernière édition parue de ce volume.  

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11 l.5

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65 l.5

sans

 

Répétition du mot.

139 l.4 en partant de la fin

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