Numéro de collection : 586 Titre : Lettres, tome III. Lettres 1701-2000 Année de parution : 2017 ISBN : 9782204123297 Domaine : Grec Imprimeur : P. A. O à Sources Chrétiennes Date pour le bon à tirer : 30 mai 2017 Date de sortie : juillet 2017 Prix du volume en euros : 50.00 Nombre de pages : 504
Œuvre contenue dans ce volume
Lettres (430 - 450)
Genre : Lettre
Langue originale : grec
Langue de transmission : grec
Résumé de l'œuvre :
L'on ne sait pas beaucoup de choses sûres au sujet d'Isidore, sinon qu'il serait né à Péluse, une ville du delta du Nil, et qu'il y aurait passé une grande partie de son existence. Dans l'Introduction à ce premier volume des Lettres d'Isidore - le corpus compte 2000 lettres ! -, Pierre Évieux, qui a consacré à cet auteur une thèse de Doctorat, rassemble et discute tous les témoignages qui permettent de mieux connaître le personnage et de le situer dans le milieu égyptien des IVe-Ve siècles où il a vécu. Contemporain de Cyrille d'Alexandrie, avec lequel il a été en relation, Isidore aurait une première fois quitté Péluse pour aller étudier la rhétorique à Alexandrie, avant de revenir exercer à Péluse la profession de sophiste. Puis, après quelques années d'enseignement, il aurait une seconde fois quitté sa patrie pour aller faire au « désert » (Nitrie ?) l'expérience du monachisme. De retour à Péluse, ordonné prêtre, il se serait vu confier par l'évêque un enseignement au sein de la communauté chrétienne et notamment l'explication de l'Écriture. A la suite de troubles survenus dans l'Église de Péluse, il se serait retiré dans un monastère voisin de la ville, où il aurait passé le reste de sa longue vie. Cette retraite ne l'empêche pas de rester en relations épistolaires avec beaucoup de ceux qui l'ont connu à Péluse, et beaucoup, attirés par sa réputation d'ascète et sa science des Écritures, viennent le visiter, lui demander conseil, l'interroger sur les sujets les plus divers. De là cette abondante correspondance, souvent de courts billets en réponse à une question précise ou des conseils de « directeur de conscience », mais aussi des lettres plus longues aux allures de petits « traités » sur des questions philosophiques ou exégétiques. Ainsi se laisse assez distinctement entrevoir la figure de l'homme que fut Isidore, mieux que ne le ferait peut-être une biographie plus fournie ou plus sûre. A la lecture de ces Lettres, dont c'est ici la première édition critique et la première traduction française, on découvre, tour à tour ou conjointement, le moine, l'exégète et le théologien, sans oublier l'épistolier qui se souvient d'avoir étudié et enseigné la rhétorique. Plus largement, en raison de la diversité des correspondants, de celle des sujets abordés, dont différents index permettent aisément de prendre la mesure, c'est tout un univers, celui de l'Égypte des IVe-Ve siècles, qui, au fil de ces 200 premières Lettres, remonte jusqu'à nous. La publication prochaine de la suite de cette correspondance offrira une mine d'informations, où puiseront indistinctement avec profit, n'en doutons pas, philologues, historiens, exégètes, philosophes et théologiens. (J.-N. Guinot, 1997)
Les lettres d'Isidore de Péluse ne sont regroupées ni par correspondants ni par thèmes. Cet ancien rhéteur, devenu prêtre, puis moine à Péluse, entretient des relations épistolaires avec un milieu cultivé très large, auquel appartiennent bien sûr beaucoup de gens d'Église, diacres, prêtres, évêques et moines, mais aussi des laïcs, professeurs de tous rangs, magistrats et fonctionnaires impériaux, notables, dont un index répertorie les noms et précise l'état. Aussi cette correspondance aborde-t-elle les sujets les plus variés. Isidore, qui n'a pas renié sa formation première, manifeste un intérêt certain pour tout ce qui touche à la rhétorique et à l'enseignement ; mais, même en écrivant à un sophiste ou à ses élèves, il omet rarement de les exhorter à la vertu, voire aux vertus proprement chrétiennes. Avec les gens d'Église, il traite de l'interprétation des Écritures, donne des conseils de conduite et, comme Barsanuphe ou Jean de Gaza, aide son correspondant dans ses efforts de discernement ; il sait aussi le reprendre, tantôt avec douceur, tantôt avec fermeté. Avec eux, ses lettres abordent encore des questions disciplinaires, morales ou doctrinales ; plusieurs aussi portent un regard sans complaisance sur les relations entre l'Église et le pouvoir. Aux hommes publics, Isidore n'hésite pas à rappeler la vanité des ambitions politiques, la nécessité de respecter la justice, les dangers de l'argent et de la cupidité, le rôle du pardon. Ces lettres retiendront bien sûr l'attention de l'historien du Ve siècle égyptien, celle de l'exégète et du théologien, celle du spécialiste de la rhétorique antique. Mais, beaucoup plus largement, chacun pourra ouvrir au hasard ce volume et trouver plaisir et intérêt, selon ses goûts personnels, à feuilleter cette correspondance. A de rares exceptions près, les lettres d'Isidore sont brèves, l'auteur faisant de la concision l'une des qualités du discours : « Quel est l'intérêt d'un discours s'il est vrai, mais sans concision ? Il ennuie les auditeurs ! Ou bien s'il est concis, mais obscur ? Ou bien clair, mais hors de propos ? Tandis que si le discours a toutes les qualités, alors il sera efficace, nerveux, vivant : il captivera les auditeurs par sa vérité et les convaincra par sa concision ; sa clarté sera la prise décisive et son opportunité lui assurera la couronne » (Lettre 1416). Les conseils donnés à Nil, Isidore a su les mettre en pratique. Aux lecteurs du livre de se laisser « captiver » !(J.-N. Guinot, 2000)
Tome III : Moine de la région de Péluse, dans le delta du Nil, Isidore (v. 355 - v. 435/440) jouit, comme en témoignent sa volumineuse correspondance, composée entre 393 et 433, et l’ample réseau de ses destinataires, d’un grand rayonnement spirituel et intellectuel dans l’Égypte au tournant des ive et ve siècles. Consulté comme « directeur spirituel » ou comme expert (en 13exégèse ou en théologie), il dispense un enseignement ascétique ou moral particu-lièrement vigoureux en un temps où les mœurs de certains membres du clergé font scandale : « Dans la rage qui les aiguillonne, écrit Isidore dans la Lettre 1754, ils ont presque éclipsé les centaures ».Maître en rhétorique, il manie en effet la maxime, le trait mordant ou l’allusion avec un art consommé qui fait de sa correspondance un des modèles chrétiens de l’épistolographie grecque, avec celles de Basile de Césarée ou de Grégoire de Nazianze. Comme eux, et davantage sans doute que Jean Chrysostome, devenu pour lui une « lyre divine » et un nouvel Orphée (Lettre 1777), il est conscient de faire œuvre littéraire. De billets de deux lignes à des petits traités de plusieurs pages, ses lettres observent le plus souvent la concision qui est de règle : « Si parler plus que nécessaire ne convient pas à un homme, il se peut qu’écrire plus que nécessaire caractérise une femme. Dès lors, que ce soit pour la parole ou l’écriture, respectons la juste mesure », écrit-il dans la Lettre 170 6.Homme de son époque, il n’est neutre ni par son style, qui ne risque guère de passer pour fade, ni par ses positions personnelles. Tout en se prononçant en faveur de la paix et du salut des frères, il avoue également dans la Lettre 1768 sa difficulté à pardonner : il peut « supporter l’outrage et l’injustice, mais pas encore remercier ceux qui me font du tort, ni prier sans arrière-pensée pour ceux qui cherchent continuellement à nuire, surtout quand ils ne veulent même pas se repentir, mais vont jusqu’à rire de ceux qui prient pour eux. Voilà une chose à savoir de moi. »Ce tome III, qui est une sorte de kaléidoscope littéraire et spirituel, donne bien des choses à savoir en effet ! Le lecteur y trouvera la première édition critique et la première traduction française de 300 nouvelles Lettres d’Isidore de Péluse. Après les Lettres 1214 à 1413 et 1414 à 1700 (tomes I et II : SC 422 et 454), voici donc les Lettres 1701 à 2000 : toute cette partie finale du corpus épistolaire, choisie parce qu’elle était jusqu’ici publiée dans le désordre, est désormais éditée selon l’ordre et la numérotation antiques. Les Lettres 1 à 1213, quant à elles, attendent leur éditeur et leur traducteur (Guillaume Bady, 2017)