Numéro de collection : 602 Titre : Commentaire sur Daniel Année de parution : 2019 ISBN : 9782204130134 Domaine : Latin Imprimeur : P. A. O à Sources Chrétiennes Date de sortie : juin 2019 Prix du volume en euros : 55.00 Nombre de pages : 632
Œuvre contenue dans ce volume
Commentaire sur Daniel (370 - 420)
Genre : Commentaire
Langue originale : latin
Langue de transmission : latin
Résumé de l'œuvre :
C’est en 407, après ses ouvrages exégétiques sur les Douze petits prophètes, que Jérôme écrit le premier commentaire latin sur Daniel, livre rédigé en hébreu, en araméen et en grec, qu’il s’ingénie à retraduire et à interroger sur sa canonicité. À la différence de ses commentaires précédents, le Stridonien s’y essaye à une rédaction brève et « à intervalles », non sans aborder de manière développée, dans le troisième livre, deux thèmes majeurs : tout d’abord, la difficile prophétie des « soixante-dix semaines d’années » que l’on trouve chez Jérémie (Jr 25, 11-12) et qui peut viser en son terme la venue du Christ ou celle de l’Antichrist ; ensuite, les fins dernières du monde, dans une vision inspirée du contexte historique de 407, qui voit l’empire romain s’écrouler sous les coups des invasions barbares. C’est d’ailleurs l’ensemble du livre de Daniel qui permet à l’exégète de montrer comment, à travers l’histoire et la succession des royaumes terrestres, Dieu conduit l’humanité vers les temps ultimes et vers son propre règne. Au cours de son commentaire, Jérôme se fait souvent polémiste : il entre ainsi en lutte contre des adversaires de l’Église ou rectifie des erreurs d’interprétation du livre prophétique. Ainsi, il arrive à l’exégète de refuser certaines lectures allégorisantes d’Origène, préférant lire Daniel au sens littéral. Par ailleurs, dès le prologue, le moine condamne violemment la lecture que le païen Porphyre avait faite de Daniel au iiie siècle, dans son Contre les chrétiens : le philosophe refusait de voir dans l’auteur de l’ouvrage un prophète, affirmant que le livre racontait a posteriori des événements déjà passés. Alors que le philosophe voyait dans la fin de Daniel des épisodes concernant le roi séleucide Antiochos Épiphane (215-164), Jérôme interprète ces versets comme relatifs à l’Antichrist – on notera que les exégètes modernes ont finalement donné raison à Porphyre contre Jérôme ! Certes, l’intérêt du Commentaire, qui a connu une importante postérité au Moyen Âge, n’en est pas moindre aujourd’hui. Mais si Augustin a décrit le Commentaire sur Daniel comme un ouvrage « écrit avec pas mal d’érudition et de soin » (La Cité de Dieu XX, 23), les biographes modernes de Jérôme ont été moins séduits par cet ouvrage, lui reprochant d’avoir été rédigé « à la hâte », de ne pas être digne des commentaires précédents ou accusant le moine, en s’attaquant à l’opinion de Porphyre, de s’être trompé et de s’être battu contre l’évidence. C’est toutefois oublier que ce Commentaire est pour nous un témoin privilégié de nombreux textes aujourd’hui perdus, à commencer par le livre XII du Contre les chrétiens de Porphyre, mais aussi les réponses Contre Porphyre des chrétiens Méthode d’Olympe, Apolinaire de Laodicée ou Eusèbe de Césarée, ou encore les livres IX et X des Stromates d’Origène. Il constitue donc pour les historiens des religions un témoin majeur. Par ailleurs, l’ouvrage offre un aperçu fondamental des conceptions de la théologie de l’histoire et de l’eschatologie de Jérôme. D’autres aspects importants ont encore retenu l’attention des chercheurs, comme les traductions grecques anciennes de Daniel (Aquila, Symmaque) auxquelles Jérôme nous donne accès et qu’il a lui-même lues dans les Hexaples d’Origène, ou les développements historiques nombreux et complexes qu’offre le Commentaire. Traduit d’après un texte renouvelé, avec apparats et index multiples, l’ouvrage se lit à présent en complémentarité avec la monographie parue en 2009 chez Beauchesne, Prophète des temps derniers. Jérôme commente Daniel, qui en était comme la pierre d’attente. (R. Courtray et G. Bady, Bulletin de l'AASC 110, 2019)