Numéro de collection : 571 Titre : Lettres. Tome II. Sous-titre : Lettres 16-32 Année de parution : 2015 ISBN : 9782204104609 Nombre de réédition(s) et/ou réimpression(s) : 0 Domaine : Médiéval Imprimeur : P. A. O à Sources Chrétiennes Date de sortie : mars 2015 Prix du volume en euros : 42.00 Nombre de pages : 336 Tirage : 1200
Œuvre contenue dans ce volume
Lettres 16-32 (1145 - 1221)
Genre : Lettre
Langue originale : latin
Langue de transmission : latin
Résumé de l'œuvre :
Les Lettres ont toutes été rédigées pendant la période d'abbatiat, donc entre 1188 et 1221. Elles comportent très peu d'allusion aux missions d'Adam, ce qui les rend difficilement datables ; leur richesse est plutôt spirituelle, elles donnent des enseignements variés : formation des novices, devoirs des évêques, sanctification dans le mariage, ...
t. 2 et 3.Voici enfin complétée, avec ces deux volumes, la série de la correspondance d’Adam, abbé de Perseigne près du Mans, à la fi n du xii e - début du xiii e siècle. Le premier tome était paru en 1960, et le P. Deseille, qui y avait déjà collaboré, a fi dèlement repris seul l’ouvrage pour l’achever, 55 ans après : qu’il en soit remercié !Chanoine, puis bénédictin, Adam fi nit son itinéraire chez les cisterciens, bien représentatif en cela d’une évolution spirituelle qui mène les chrétiens exigeants vers cet ordre encore nouveau, dont la force d’attraction, pendant tout le xii e siècle, est impressionnante si on en juge par le nombre de fondations. Adam, c’est le conseil spirituel en ligne ! Il est souvent consulté par des gens très divers, religieux, laïcs, parfois proches des milieux du pouvoir. Il leur parle avec une grande liberté. On songe aux Pères du désert, à la correspondance de Barsanuphe et Jean de Gaza... La paternité spirituelle est un véritable trait d’union entre les traditions d’Orient et d’Occident.On est frappé par la franchise d’Adam dans les rapports humains. Il peut dire à une femme (lettre 29, § 329) : « Très chère Dame, après vous avoir quittée – je veux dire de corps, car mon cœur n’a pu s’éloigner de vous –, je me suis souvent rappelé votre gracieuse bienveillance... Mon âme repasse les douces paroles d’une amitié toute neuve... » Il reproche à son évêque (du Mans), qui est un vieil ami, de faire des sermons trop longs qui lassent le peuple (lettre 51) ! À un abbé de cour qui lui demande des conseils pour la controverse avec les juifs, il répond qu’il ne lui en donnera pas, car il devine que sa demande est motivée par le plaisir de disputer et de briller dans l’argumentation : « La vérité est splendeur de la sagesse céleste, et seuls y parviennent ceux qui ont l’esprit de pauvreté. Qu’y a-t-il donc de commun entre vous et elle ? Vous êtes plongé dans un océan de vanité... et vous osez rêver tout haut sur les splendeurs de la vérité ! » (lettre 27, § 307-308). À un seigneur : « Vous, vous servez le siècle... et moi, je sers 26le Christ. Je m’exprime en toute sincérité, car j’ai lieu de penser que vous aimez le siècle, quand je vous vois vous mêler aux aff aires séculières et vous enfi évrer pour les intérêts de ce monde ; là où est le trésor de l’homme, là aussi son cœur, n’est-ce pas ? » (lettre 25, § 287-288). Ailleurs, il lui arrive de dissuader des gens de partir en croisade (entreprise dont il a constaté les ambiguïtés), surtout s’il s’agit de curés de paroisse qui négligent du coup leurs devoirs pastoraux (lettre 53).Un de ses soucis constants est l’indignité de nombreux clercs (on relevait déjà le même souci chez le pape Grégoire le Grand, vers 600). Ceux-ci se font attribuer des paroisses uniquement pour en toucher les revenus, mais n’ont aucun souci pastoral et mènent une vie indigne. Il les dénonce souvent dans ses lettres : anges de Satan déguisés en anges de lumière... (lettre 61, § 626, ou lettre 49 à Innocent III avant l’ouverture du 4 e concile du Latran en 1215). « Ils se soucient plus de leurs chiens que des pauvres... Si c’est à leur avantage, ils se proclament serviteurs de la croix du Christ, mais ils refusent de suivre la bienheureuse ignominie de la croix. Ils servent la croix de manière à ne pas la sentir... » (lettre 27, § 316). (Bernard Meunier, 2015)